Diamant : comment s’y retrouver ?

Bagues de fiancailles Expertise

Écrit par Bérengère Treussard - Lundi 30 novembre 2020

A l’heure du choix pour un bijou ou une bague de fiançailles, quand il s’agit de diamant, on ne sait plus très bien comment s’y retrouver, qui croire et comment choisir. D’après une étude d’OpinionWay* datant de janvier et juin 2020, le consommateur a beaucoup de mal à faire la différence entre les diverses appellations du diamant et à y voir vraiment clair. Et vous ?

L’étude commandée par le COLLECTIF DIAMANT** révèle que nous savons tous ce qu’est un « diamant naturel » et que nous comprenons parfaitement sa valeur de rareté et d’authenticité mais, que c’est loin d’être le cas pour les autres dénominations utilisées. Il y a alors un risque important de confusion, au moment de l’achat d’un bijou en diamant.

Alors que selon cette étude, 65% des 25-34 ans envisagent d’acheter un diamant, il en va de la protection du consommateur de bien clarifier la définition en reprenant les termes de la loi et en prenant conscience que certaines appellations peuvent être très confuses et vous induire en erreur.

Reprenons les grandes lignes de l’étude afin d’en savoir un peu plus.

@Natural Diamond Council

Que dit la loi française sur l’appellation des diamants et des pierres précieuses ?

Elle est très claire à ce sujet :

Le décret n° 2002-65 du 14 janvier 2002 dispose que la mention « synthétique » est obligatoire dès lors qu’il s’agit d’une pierre dont la fabrication est « provoquée totalement ou partiellement par l'homme ». La loi mentionne encore que pour ce type de diamants « l'emploi des termes : « élevé », « cultivé », « de culture », « vrai », « précieux », « fin », « véritable », « naturel » est interdit ».

Or, il existe à ce jour sept différentes appellations désignant différents types de diamants que je vous propose de revoir ensemble :
naturel : extrait de la mine
de synthèse / synthétique / de laboratoire / créé en laboratoire : 4 appellations synonymes pour désigner le diamant fabriqué industriellement à partir de carbone et reproduisant les caractéristiques physiques et chimiques du diamant naturel
simulant : faux diamant réalisé industriellement et n’ayant pas les caractéristiques physiques et chimiques du diamant naturel
de culture : le diamant de culture n’existe pas. Ce terme est parfois utilisé pour désigner, à tort, le diamant de synthèse. Sachez que ce terme est interdit par le décret du 14 janvier 2002.

L’étude ne le précise pas mais vous avez également d’autres termes qui peuvent provoquer une confusion et être utilisés alors que ces pierres ne sont pas du tout du diamant même si elles en ont l’apparence : L’oxyde de zirconium(à ne pas confondre avec Zircon qui est une vraie pierre précieuse) et l’Aluminate d'yttrium (« Yag ») qui peuvent donner lieu aux appellations suivantes : Diemlite, Gemolite, Blue River, Djevalite, Burmalite, ...

« Diamant naturel », « diamant de synthèse » ou « diamant de culture », comment s’y retrouver ?

Comment déterminer l’origine de la pierre ?

D’après l’étude, le terme « diamant naturel » est clairement perçu, celui de « diamant synthétique » un peu moins. Le « diamant de culture », quant à lui, est ambigu pour le consommateur.

Le terme « diamant naturel » : 90% des personnes interrogées établissent clairement que le « diamant naturel » est extrait de la terre et résulte d’un processus de formation naturelle.

Le terme « diamant synthétique » désigne, dans l’esprit du consommateur, une pierre qui ne vient pas de la mine (90%) et qui est « artificielle » (83%). Mais lorsque les interviewés doivent suggérer spontanément un nom pour les diamants de production industrielle, on constate une faible connaissance des termes actuels :« synthétique » n’est suggéré que par 26% alors qu’il s’agit bien d’un diamant industriel.

Le terme « diamant de culture » utilisé parfois – ce que la loi interdit - pour désigner les « diamants de synthèse / synthétiques » est mal compris. Plus de la moitié des interviewés – 55% - ne savent pas de quoi il s’agit. Plus grave encore, en situation d’achat, 34% pensent qu’ils feraient l’acquisition d’une pierre naturelle ou extraite de la terre à 25%.

Les jeunes sont impactés, plus que les autres générations, par cette confusion. 39% des 25-34 ans estiment que le « diamant de culture » est « plutôt ou tout à fait naturel », contre 11% des 65 ans et plus, alors que sa fabrication est industrielle.

Questionnés plus spécifiquement sur les 7 différentes appellations mentionnées ci-dessus, les interviewés, tous âges confondus, sont 57% seulement à associer le terme « diamant de culture » à une pierre artificielle, contre près de 90% pour les termes « diamants de synthèse / synthétiques / de laboratoire / créés en laboratoire », alors qu’il s’agit de la même chose.

Le processus naturel de formation de la perle de culture peut induire en erreur les consommateurs.

11% des interviewés pensent que le « diamant de culture » s’assimile aux perles de culture (« diamants dans une huître »). 34% estiment qu'il se forme naturellement. Or, en aucun cas, le diamant ne peut se former comme une perle. Celle-ci est produite par une huître dans laquelle la main de l’homme a introduit un greffon avant de la replonger dans le bassin perlier. La perle y grandit pendant des mois, exactement comme dans son milieu naturel.

L’emploi du terme « diamant de culture » induit un risque majeur d’erreur du client par manque de clarté. Si les perles de culture grandissent dans leur milieu naturel sur un temps long, ce n’est pas le cas des diamants synthétiques qui sont créés en laboratoire.

Comment déterminer la valeur de la pierre ?

Si le « diamant naturel » désigne clairement dans l’esprit du consommateur un diamant de valeur, les appellations concernant les autres types de diamants sont moins lisibles.

Le « diamant naturel », extrait de la mine, est perçu sans ambigüité comme celui qui a la plus grande valeur (92%). Sur une échelle de 1 à 10 en termes de valeur faible (1) à élevée (10), il se situe à 9,1 et le « diamant synthétique » entre 3,4 et 3,7.

Entre ces deux extrêmes, la valeur du « diamant de culture » est perçue de façon confuse et confirme encore son ambiguïté. Les interviewés ne sachant pas exactement comment définir cette pierre, ils la classent en 2ème position derrière le diamant naturel (grande valeur 27%), loin devant le diamant synthétique. Les jeunes, en particulier, hiérarchisent moins bien la valeur des différents types de diamants.

A l’évidence, il y a un problème de compréhension du consommateur sur cette appellation qui peut entraîner une erreur d’appréciation sur la pierre achetée, son origine réelle et sa valeur.

@Natural Diamond Council

Authenticité, prix et éthique restent les critères de choix des consommateurs dans l’achat d’un diamant

Sur le plan éthique et écologique, le « diamant naturel » est jugé le plus éthique (55%) et le plus écologique (55%) contre respectivement 21% et 19% pour le « diamant synthétique ».

Des chiffres précis sur le bilan carbone du diamant naturel et du diamant synthétique figurent dans l’étude Trucost réalisée en 2018.

Celle-ci analyse aussi les retombées humaines, économiques et environnementales du secteur minier.

En situation d’achat, le choix du diamant naturel est motivé par le fait qu’il est considéré comme un « vrai » diamant (67%) et que l’industrie du diamant synthétique (ce dernier est fabriqué dans un four qui génère 511 kg de CO2 / carat taillé), est énergivore (32%). Cette donnée constitue l’un des freins à l’achat.

Le choix du diamant synthétique ne se fait pas sur des critères écologiques en priorité. Pour 67% des interviewés, la motivation d’achat est liée au prix moins élevé que celui du diamant naturel, suivi par l’argument écologique (pas d’extraction) à 46%. Le dernier indicateur avancé est le fait qu’il est similaire au diamant naturel à l’œil nu (28%).

En conclusion, l’étude souligne la nécessité de respecter les directives du décret n° 2002-65 du 14 janvier 2002 sur la terminologie qui répond parfaitement au besoin de garantir au consommateur clarté, lisibilité et compréhension dans le but de le protéger et de lui permettre d’acheter un diamant en toute transparence.

J’ajouterai qu’il faut toujours être vigilant dans l’achat d’un diamant et je vous conseille de toujours obtenir un certificat si vous souhaitez acheter un diamant naturel. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à relire notre article star : « Faire sa crâneuse et tout savoir sur le diamant ».

N’hésitez pas à nous écrire non plus si vous avez des questions ou des doutes.

_____

*Méthodologie : l’enquête d’OpinionWay a été réalisée auprès d’un échantillon de 1001 Français CSP+ de 25 ans et plus selon la méthode des quotas, selon des critères de sexe, d’âge, de CSP, de région et de taille d’agglomération. Echantillon interrogé en ligne sous système CAWI via le panel propriétaire Newpanel d’OpinionWay. Enquête menée selon les normes ISO 20252. Marge d’incertitude : 3,1 points au plus pour un échantillon de 1000 répondants.

**La mission du COLLECTIF DIAMANT est de promouvoir et valoriser l’industrie du diamant naturel, informer sur l’évolution de la filière, encourager l’amélioration des pratiques de l’industrie et mettre en œuvre un programme de promotion du diamant sur le marché français. Il se compose du Natural Diamond Council, de l’UFBJOP, de Francéclat, du Laboratoire Français de Gemmologie (LFG) et de l’Union de la Bijouterie Horlogerie (UBH).