Écrit par Julie de Los Rios - Mardi 7 juin 2022
Du 30 mars au 5 avril, arpenter les allées du Palexpo de Genève a pris des allures de fêtes. Et pour cause ! Après deux premières
Toutes ? Oui toutes ! Les manufactures ont enfin compris que la condition féminine est en pleine mutation. Si c’est pour les femmes que les premières montres-bracelets furent créées (Breguet ou Chaumet, par exemple, en possèdent datant du début du XIXème siècle), on les a longtemps cantonnées à de petits modèles fleuris, nacrés… un brin gnangan. Les workeuses ne se retrouvaient plus, au quotidien, dans ces montres bijoux qu’elles réservent aux grands événements.
Heureusement pour elles, des maisons connues pour leur esprit d’avant-garde avaient ouvert la voie en créant des pièces, sans fioritures, plus faciles à porter avec un jean. Citons Chanel, qui lançait dès 2000 sa désormais mythique J12. Lignes épurées et matériau iconoclaste – la céramique high-tech –, elle avait fait l’unanimité, rapidement en rupture de stock. En 2022, l’icône planétaire se réinvente encore, dotée d’un tourbillon volant diamant ou enrichie de diamants baguette. Notre coup de cœur ? La J12 Black Star entièrement sertie de baguettes de céramique, en édition limitée à 12 pièces.
Bonne nouvelle : la tendance au non-binaire se généralise dans l’univers de la haute horlogerie et même les manufactures les plus classiques s’y mettent. Différencier les collections féminines et masculines semble d’un autre temps. Prenons l’exemple de Zenith qui met à l’honneur son mythique calibre El Primero au cœur de la Chronomaster Sport et la Chronomaster Open. Ces somptueux chronographes sont mis en scène dans une campagne où les héros sont une femme et un homme. Non, elle ne pique pas la montre de son mec… C’est la sienne !
Après 5 ans de collaboration, Hublot et Richard Orlinski jouent aussi la carte du « no gender » avec une montre mixte, la Classic Fusion Orlinski, dont le bracelet métallique reprend les facettes des sculptures de l’artiste français.
Parmi les autres nouveautés du cru 2022, parions que l’allure sobre de la Parmigiani Tonda PF GMT Rattrapante comblera aussi les femmes d’affaires qui sillonnent le monde. Minimaliste dans son look, cette montre est toutefois une première mondiale grâce à une complication discrète d’une simplicité d’usage incroyable. Connaître l’heure sur deux fuseaux horaires simultanément devient alors un jeu d’enfant !
Les globe-trotteurs sont aussi gâtés chez Hermès. La montre Arceau Le Temps Voyageur offre une lecture singulière des heures du monde, le tout dans un décor original, une carte fantastique imaginée par Jérôme Colliard pour le carré « Planisphère d’un monde équestre ». Et pour s’adapter à tous les poignets, cette merveille est déclinée en deux tailles. Boîtier en platine et lunette en titane grade 5 pour la version 41 mm et boîtier en acier pour la 38 mm.
Adopter le no-gender, c’est s’affranchir de tous les stéréotypes de genre. Pourquoi les pierres précieuses seraient-elles réservées aux femmes ? Pourquoi un homme ne pourrait-il pas porter sa montre comme un bijou ? Pour réconcilier tout le monde, Chopard revisite sa Happy Sport en version bold. Total look or rose, boîtier de 40 mm et diamants mobiles, ce chronographe est taillé pour celles et ceux qui font de leur montre un accessoire extravagant.
Chez Rolex, c’est l’Oyster Perpetual Yacht-Master, une montre conçue pour les navigateurs et les skippers, qui revêt son habit de lumière, coiffée d’une lunette sertie de saphirs multicolores. Façonné en or gris, le boîtier s’enrichit aussi de 46 diamants taille brillant.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est en puisant dans ses archives que Vacheron Constantin part à la conquête des nouvelles générations. La manufacture réédite sa mythique « Jumbo » de 1977. Toute d’or vêtue, voici la 222 que s’arrachent déjà les millennials.
De même, on adore l’élégance et le design de la nouvelle Polo Date en acier de Piaget sur son fond noir travaillé et sa forme 70’s qui ira à tous les poignets.
Enfin, dans un style beaucoup plus classique mais néanmoins non genré, la nouvelle Grande Lange 1 de A. Lange & Söhne se réinvente en or rose sur fond gris, dans un boîtier de 41 mm, avec une épaisseur de seulement 8,2 mm à l’affichage décentré du temps pour aller sur tous les poignets avec élégance et sophistication.
Bref, vous l’aurez compris : l’heure de la mixité a enfin sonné dans le secteur de la haute horlogerie. Pour le plus grand plaisir de nouvelles générations qui ne jurent que par le « no-gender » et l’inclusivité.